e temps immémorial,
la vigne fait partie du paysage béarnais, mais la légende relative au
baptême d'Henri IV a donné au vin béarnais ses lettres de noblesse. La
tradition raconte qu'à cette occasion, le souverain béarnais a eu les
lèvres humectées de vin de Jurançon (et frottées d'ail) , ce qui aurait
contribué à lui donner sa vigueur légendaire dont la renommée nous est
parvenue jusqu'à nos jours, sous le surnom de Vert galant"
. Ses 56 maîtresses recensées en portent témoignage... Des
lettres datant du début du XVIII° attestent qu'Anglais et Hollandais
venaient acheter par Bayonne, beaucoup de vins du Béarn, qu'ils
estimaient excellents.
P.E de Cadillac dit des vins de Jurançon : "...le
tout, avec la douceur de l'air distille dans ce prodigieux alambic qui
est cette terre de Béarn, un vin de longue garde, au bouquet délicat et
fruité, d'une parfaite tenue...". Le Jurançon est le premier
vin au monde à avoir été classé en A.O.C (appellation d'origine
contrôlée)
Le Rosé de Béarn a eu lui aussi ses laudateurs qui
ont vanté sa robe , couleur cerise, ajoutant que "..sa légèreté et sa
délicatesse expriment avec élégance, fruité et caractère."
Rescapé d'une épouvantable épidémie de phylloxéra à la fin du XIX°
siècle, le Madiran, rouge costaud, de bonne tenue,
est issu de deux cépages: le Tannat et le Cabernet qui en font un vin
de
grande spécificité offrant à la fois bouquet, finesse et charpente dans
une subtile robe vermeil. Il s'étend sur 1400 hectares. pour une
production de 50.000 à 60.000 hectolitres.
Dans ce même secteur du Vic-Bilh béarnais (le vieux pays) , un petit
vin local, blanc sec ou moelleux, se fait remarquer, malgré un terroir
restreint de 300 hectares : le Pacherenc. Ce vin de
grande qualité
est issu de quatre cépages (arrufiac, petit courbu, gos manseng et
petit
manseng) qui lui confèrent un goût très typé, dit traditionnellement de
"pierre à fusil"..
Deux tiers de la récolte sont transformés en moelleux, un vin qui est
réputé depuis le XIX° siècle et s'exporte. essentiellement en Europe du
Nord . Le Pacherenc a une faible production; soit environ 10.000
hectolitres, issus de 300 hectares, mais dont
le taux de croissance de vente annuel est de 6 %.. Il regroupe
200 producteurs, soi 50 vignerons indépendants et 150 viticulteurs
coopérateurs.

Surface du vignoble
du Jurançon
Répartition en hectares entre les communes productrices en 2012
____________________________________________
Abos (30) - Cardesse
(57) - Cuqueron (50) - Lacommande (6) - Lahourcade (51) - Lucq-de-Béarn
(77)-
Monein (548) - Parbayse (26) - Lasseube(122) - Lasseubetat (27) -
Aubertin (61) - Laroin (10)-
Saint-Faust (55) - Gan (94) - Jurançon (123).
En 2019 : la cave de Gan-Jurançon, qui réalise un
chiffre d'affaires de 21 M€, est, à l'échelle du territoire, un
opérateur économique important. Elle emploie directement une centaine
de personnes et rassemble en son sein quelque 300 coopérateurs (pour
une production moyenne annuelle de 20000 bouteilles par
propriétaire). Ceux-ci “pèsent” 900 hectares de vignes en production,
soit environ 60 % de l'ensemble du vignoble. 5,5 millions de bouteilles
sortent de la cave chaque année. Ce total englobe le million de
bouteilles (moitié rouge, moitié rosé) issues de la cave de Bellocq
(AOC Béarn) qui, reprise en 2000, regroupe 70 propriétaires sur 150
hectares. Les quatre autres millions de bouteilles sont, pour 70%
dédiées à la production de jurançon sec. Cette production est, pour
partie (30 % environ) destinée à la grande distribution et, pour 30 %
également aux cafés, hôtels et restaurants. La vente par correspondance
ou internet et celles qui son réalisées en magasin représentent aussi
30 % des volumes, 10 % allant à l'export (surtout l'Europe du nord).
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Pour mieux apprécier nos vins, il vous faut déguster les
Jurançon moelleux à une température comprise entre 8° et 14°, selon
leur utilisation. En apéritif, entre 8° et 10°. Avec le fromage de
brebis et les pâtisseries, entre 10° et 12°. Avec le foie gras et le
saumon fumé, entre 10° et 14°.
Le Jurançon sec se déguste entre 8° et 10° à l'apéritif, avec de la
crème de cassis ou de mure. Entre 8° et 10° avec les coquillages, la
charcuterie, les grillades ou les terrines de poisson, l'omelette aux
asperges, les poissons grillés, le fromage de chèvre. Entre 10° et 12°
avec les coquilles Saint-Jacques, les poissons au four garnis de fruits
de mer, les aiguillettes de canard fumé.
Les vins rouges et rosés de Béarn se boivent entre 8° et 10° avec les
salades composées, la charcuterie, les grillades; entre 12° et 14° avec
le magret de canard, les viandes grillées, le camembert....
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