l'image de
l'ours, notre belle vachette béarnaise
est en voie de disparition , comme si les 2 ennemis intimes ancestraux
étaient en fait liés , mystérieusement, pour l'éternité. Leur destinée
commune a quand même quelque chose de vraiment surprenant. Nos
baquettes ont frôlé la disparition à la fin du XVIII° des conséquences
d'un épizootie. Sa robustesse lui permit de survivre, mais c'était pour
mieux se trouver croisée quelques décennies plus tard, avec la
garonnaise ou la Quercy , pour donner naissance à la célèbre blonde
d'Aquitaine.
Alors qu'on comptait 360.000
vaches de race béarnaise en 1937 et encore 200.000 en 1962 , on n'en
comptait plus que 120 en 1978, presque uniquement en vallée d'Aspe, et
ce, malgré l'étendue de ses qualités.
Maintenant la béarnaise n'est plus présente que dans une petite dizaine
de troupeaux, mais son nombre est en augmentation . La
plupart des rescapées se trouvent dans des élevages du Haut-Béarn ,
comme ceux de Patrick Prétou à Lourdios, Bernard Cimora à Précilhon,
Roger Betbeder à Escot, Bernard Mora à Arros(Asasp) , Germain Laulhive
etc.... Il ne reste plus que 150 vaches béarnaises et 18 taureaux à
semence. La politique agricole des années 60 a fait presque disparaître
la race béarnaise au profit de l'appellation "Blonde d'Aquitaine" qui
est une race hybride créée par l'homme. (voir plus haut)
La nouste baquette est facilement identifiable par
sa belle robe rousse aux reflets dorés, la finesse de ses traits et ses
cornes dont tout le monde associe la forme, à la lyre. On n'hésite pas
à dire qu'elle est élégante. Elle est agile, et très adaptée au milieu
montagnard . C'est un animal rustique , très résistant, quelque peu
nerveux, comme toutes les bêtes de race. C'est une
excellente mère, qui se sacrifie pour sa progéniture, quitte
à dépérir et à en devenir squelettique.
Son intelligence est surprenante: elle connaît son monde et réagit
spécifiquement aux personnes, et aux circonstances: c'est ainsi que nos
"béarnaises" savent faire front face à l'ours. Elles forment
tout simplement un cercle (comme les pionniers américains face aux
indiens) et présentent leurs cornes acérées au plantigrade qui fuit
sans demander son reste.
Son intelligence n'empêche pas notre baquette de
garder un côté sauvage, empreint d'une certaine fierté . Une fierté qui
fait que dans les estives, elle ne peut supporter la présence d'autres
vaches au-dessus d'elles, quitte à leur abandonner de meilleurs
herbages.
La viande de la béarnaise est très savoureuse, mais elle a été sacrifié
sur l'autel de rendement, car elle a été trouvée insuffisamment charnue
et laitière . On sait bien que la quantité prime, depuis belle lurette,
sur la qualité.
Les béarnais sont très fiers d'avoir la vache pour
emblème: d'ailleurs au moyen-âge, elle figurait sur les monnaies
béarnaises.
Les béarnais s'identifient à son côté généreux, à son
dévouement, à son sens du groupe et à sa capacité d'abnégation sans
borne....
Elle a donné aux béarnais leur cri de guerre "BIBA LA BACA"
, qui leur permet de se sublimer
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