out l'été , on voit se dresser
aux quatre coins du Béarn , des forêts de pieds de maïs
(qu'on appelle milhòc en béarnais) . Le maïs a
trouvé en Béarn sa terre d'adoption , de prédilection . Inutile de dire
que le maïs se plait ici, à tel point que le département des
Pyrénées Atlantiques est l'un des plus gros producteurs français (terre
propice, climat tempéré). Comme tout un chacun le sait, le milhòc nous
vient des Amériques et il faut attendre l’année 1493 pour le voir
atterrir en Europe. Pourtant il a mis du temps avant d’être vraiment
adopté dans les PA. Il
exerçait un attrait sur
les agriculteurs, surtout du fait qu’il était plus productif que le blé, mais on
s’en méfiait et il y avait tout de même une certaine résistance à son
utilisation parce qu’il avait
la réputation d’épuiser la terre et de transmettre la pellagre.
Selon la légende, lors de la création de la
terre, le soleil a explosé en
déversant sur la terre une pluie bienfaisante de
petits grêlons d’or. C’est de cette façon que le maïs est né. C’est
donc le fils du soleil (Quetzacoatl, le soleil, le dieu de la
végétation) et de la pluie (Tlaloc, le dieu de la pluie
« celui qui fait pousser les choses »). Pour résumer,
c’est donc Quetzacoatl qui a donné naissance au maïs, lequel
pousse sous la protection de Tlaloc.
Aux yeux des indiens, le maïs était considérablement
vénéré et il intervenait dans les cérémonies religieuses les plus
importantes. Par exemple, chaque couleur de grain avait une
correspondance avec l’espace réparti en 6 régions.
En ce qui concerne les
P.A, il faut attendre 1523 pour trouver un texte qui le
mentionne. C’est un texte rédigé par le gouverneur de Bayonne, par
lequel il interdit aux gens de jeter de la paille de milhoc
(maïs), dans la Nive, pour ne pas qu’elle vienne se déposer
autour des piliers de bois du port, ce qui pourrait faciliter leur
incendie si les espagnols attaquaient.
Malgré une plus grande productivité que le blé, le
maïs a mis paradoxalement beaucoup de temps avant d’être adopté dans le
département, tout simplement du fait de sa mauvaise réputation. Il a fallu attendre
le début du XIX° et l’embargo des anglais pour que la culture du maïs
se développe vraiment chez nous. Cette culture permettait de supprimer
la jachère et augmentait le rendement.
Le maïs va représenter une vraie aubaine pour les béarnais qui pourront
grâce à lui manger du pain toute l’année et surtout mettre un terme aux
disettes à répétition, et améliorer l’ordinaire avec la mesture, sorte
de pain grossier et la broye bien nourrissante (bouillie de farine de
maïs, trempée dans la graisse, ou le sang de cochon) .
~Pour en savoir plus, je vous conseille de visiter le Musée
du maïs sis dans le parc du château de Laas.
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